En manque de tous.....

Je me réveillai d'un sommeil plutôt tumultueux. J'étais en sueur et j'avais horriblement mal à la tête. Ah mais c'était quoi ce cauchemar? Tout ce qui m'en restait c'était une impression désagréable. Je passai une main sur mon front en soupirant. J'avais tellement peur des prochains jours, semaines ou mois...
Je tendis le bras vers ma table de chevet pour allumer la lumière puis je me levai pour aller attraper mes cachets sur la commode. J'arriverais pas à me rendormir avec ce mal de tête, c'était insoutenable. J'attrapai ma bouteille d'eau, et constatai qu'elle était vide.

- Oh shit... grognai-je.

J'avais vraiment pas envie de crapahuter dans les couloirs à cette heure-ci, mais j'avais pas trop le choix là... J'enfilai un pantalon et un t-shirt et sortis de ma chambre, ma bouteille et mes cachets dans la main. Je me dirigeai rapidement vers les salles de bain du rez-de-chaussée et passai la première porte. J'ouvris la lumière en soupirant et sursautai en découvrant un mec appuyé à un lavabo. Je posai une main sur mon torse en m'appuyant contre le mur.

- Putain tu m'as fait peur, soupirai-je.

Je l'avais déjà vu plusieurs fois, cela devait faire deux semaines qu'il était arrivé ce type... et je lui trouvais une tête de truand, même s'il était plutôt beau gosse... han si Kame savait que je pensais ça, il ferait la tête.

Tu ne devrais pas être ici et tu n'aurais pas peur....

- Tu ne devrais pas être ici et tu n'aurais pas peur....

Je haussai un sourcil. Non mais je faisais encore ce que je voulais... Je ne répliquai rien et avançai vers le second lavabo. Je me fichai bien qu'il soit là, je devais prendre de l'eau, si je n'avalai pas un cachet tout de suite j'allais devenir dingue. Et la frayeur que je venais d'avoir n'arrangeait pas les choses, ni la fumée de cigarette d'ailleurs.

- Tu devrais pas fumer ici, dis-je sans le regarder.

Je plaçai ma bouteille sous le robinet et ouvris l'eau. Quand il y eut assez d'eau dans la bouteille je l'enlevais et la posai sur le comptoir. J'ouvris mon tube de cachet et en gobai deux, puis j'avalai de grandes gorgées d'eau. J'appuyai mes mains sur le comptoir et soupirai. Ah j'ai trop mal à la tête...

Oui on me dit souvent que je devrais pas faire tel ou tel chose...

- Oui on me dit souvent que je devrais pas faire tel ou tel chose...

De toute façon moi je disais ça, je disais rien... comme si c'était pas assez terrible d'être dans ce lycée, s'il voulait devoir en plus se coltiner les directeurs c'était son problème. Du coin de l'oeil je le vis éteindre sa clope. Au moins la fumée ne me gênera plus.
Je fermai mon tube de cachet, mais n'ayant pas l'esprit très net, je le renversai et quelques comprimés glissèrent dans l'évier.

- Ah non, murmurai-je.

J'en ai déjà plus beaucoup, il faudra que je retourne à la pharmacie demain je crois. Je le refermai et le mis dans la poche de mon pantalon. Je remplis à nouveau la bouteille puis la rebouchai. Je n'éteignis pas l'eau et en passai sur mon visage. Un léger gémissement de douleur sortit de ma bouche. J'espère que ça va vite passer... surtout j'espère que je pourrais rentrer à ma chambre avant qu'ils fassent totalement effet.

Tu vas tenir jusqu'au matin?

Je remarquai la main de l'autre s'approcher de moi, je détournai vaguement les yeux et vis le cachet entre ses doigts. Il haussa doucement un sourcil.

- Tu vas tenir jusqu'au matin?

Je tournai la tête vers lui, toujours en haussant les sourcils.

- Bien sûr, soufflai-je, ne sachant pas trop de quoi il parlait.

Je récupérai le cachet entre ses doigts. Ils étaient si pâles, c'était étonnant. Moi qui me disait toujours que j'étais trop pâle, j'allais revoir mon jugement.

- Merci, dis-je doucement.

Même si je me doutais qu'il devait se ficher de mes remerciements, comme à peu près tous les élèves tordus de ce lycée, je voulais lui dire merci, c'était important pour moi... si stupide soit-il aux yeux des autres.
Si je n'avais pas ces médicaments, nul doute que je souffrirais le martyr... et ce jusqu'à ce que je puisse me faire opérer.

Mouai...tu t'appelle comment?

J'attrapai une serviette éponge accrochée à un porte-serviette et la passai sur mon visage pour l'essuyer. Bien que le cachet aller faire effet sous peu, l'eau froide m'avait sorti de ma torpeur.

- Mouai...tu t'appelles comment?

Je fus réellement surpris qu'il pose cette question. Pourquoi demandait-il ça? J'aurais pourtant parié qu'il se fichait de ma présence et que plus vite je partirais, mieux ce serait pour lui.

- Akiharu... répondis-je après un instant. Et toi?

Pourquoi n'auaris-je pas répondu? Peut-être qu'il n'était pas aussi terrible qu'il en avait l'air... bien que j'en doutais... mais je l'espérais un peu parce que s'il devenait 'ami' avec Scott et sa bande, je serais plutôt mal barré. Rien que d'y penser, j'en frissonnai.

Watashi wa Aoi des... Aoi

- Watashi wa Aoi des... Aoi

Un petit sourire se posa sur mes lèvres. Ces temps-ci c'était rare de me voir sourire sincèrement, spontanément, seul Kame y parvenait... mais c'était tout à fait normal après tout. Quand j'étais avec lui j'avais envie de sourire, et de l'inquiéter le moins possible.

- C'est joli.

Je le pensais, alors je le dis, même si, encore une fois, il devait n'en avoir rien à faire. Je supposai que c'était un surnom, peu de parents appelaient un garçon 'Aoi', c'était plutôt un prénom de fille... mais cela restait un beau prénom.
Je passai ma main dans mes cheveux en soupirant, faite que ça passe, j'en peux déjà plus...

C'est toi qui es joli

Aoi se redressa et s'avança vers moi. Je me crispai légèrement et bizarrement, je frissonnai en sentant son doigt passer sur ma joue. Il se pencha à mon oreille.

- C'est toi qui es joli.

Sa voix s'était faite douce, ce qui m'étonnant, mais je ne m'arrêtai pas à ce détail. Je frissonnai à nouveau en sentant son souffle caresser mon cou et mes joues s'empourprèrent légèrement. Je me reculai, il fallait que je m'écarte de lui, je n'étais vraiment pas à l'aise. Qui me l'aurait reproché après ce que j'avais subi? Ma réaction était toute logique.
Mais malheureusement je me retrouvai contre le mur après à peine deux pas : erreur tactique. Je levai les yeux vers Aoi et restai silencieux. Même si j'avais voulu répondre quoi que ce soit, ma voix m'aurait lâché j'en étais sûr.

Tu sais c'est dangereux de se promener la nuit...très dangereux

Il s'approche encore de moi et plaqua sa main sur le mur. Je l'aurais parié...

- Tu sais c'est dangereux de se promener la nuit...très dangereux...

Mon coeur se serrait d'appréhension, mais je ne parvenais pas à lâcher son regard. Je secouai doucement la tête.

- Laisse-moi partir, articulai-je difficilement.

Je ne voulais même pas penser à ce qu'il allait me faire... ce que j'allais devoir subir encore une fois... comme si je n'avais pas déjà assez souffert... comme si ma vie n'allait pas assez mal en ce moment.
Je sentis les larmes me monter aux yeux. Nan il ne fallait pas que je pleure... il ne devait pas voir mes larmes, même s'il se doutait sûrement que j'étais terrorrisé. Pourquoi est-ce que j'étais entré ici? Pourquoi il avait fallu que je fasse cet horrible cauchemar et que je doive descendre chercher de l'eau...

tu es libre... ce soir...

dit-il sans émotion....

[Hj: a toi de voir si tu veus finir le sujet ou non moi j'ai encore des idées si tu veux le continuer =) ]

(on peut continuer tant que t'as des idées lol)

Ses doigts passèrent sur mes yeux pour essuyer mes larmes. Je serrai les dents, je voulais le repousser loin de moi mais je n'avais pas assez de force... déjà à la base je n'en aurais pas eu, mais là j'avais pris un médicament, ça aurait été trop me demander de repousser un mec aussi baraqué.
Il se pencha et je sentis ses lèvres se poser sur les miennes, je fermai les yeux et les rouvris quelques secondes après en ne sentant plus sa présence si près de moi. Il s'assit sur un lavabo en allumant une cigarette.

- tu es libre... ce soir...

Mon coeur s'arrêta une seconde, je me précipitai dehors, bien trop heureux de pouvoir me sauver même si ça n'était que pour ce soir. Sauf qu'arrivé dans le couloir mes jambes me lâchèrent et je m'écroulai. Han non, pas maintenant... je m'appuyai sur mes bras pour me redresser et parvint juste à appuyer mon dos contre le mur. Mes sanglots m'échappèrent, je ne pouvais plus bouger, j'avais peur, mes médicaments m'assomaient, ainsi que la douleur de ma tête.

Tes médicaments doivent être vraiment fort pour te mettre dans un état pareil...

Mes pensées fusaient dans ma tête. Il fallait que je remonte à ma chambre coute que coute... mais tout ce que j'allais faire c'était m'endormir dans ce couloir. Si quelqu'un me trouvait ici demain matin, il penserait sûrement que je me suis drogué... c'est un peu le cas, mais c'est pas comme si j'avais le choix. S'il n'y avait pas eu Kame, il y aurait d'ailleurs longtemps que je me serais pendu, c'était certain.

Je sentis que Aoi s'approchait de moi, je me crispai, s'il avait en tête de me faire quelque chose, je ne pourrais plus du tout protester... Il soupira et se pencha. instinctivement je tentai de m'éloigner de lui mais je sentis ses mains passer sous mes jambes et mes bras avant de me soulever. Mes larmes ne cessaient pas et Aoi avançait dans le couloir.

- Tes médicaments doivent être vraiment forts pour te mettre dans un état pareil...

Je ne répondis rien, et je me demandais ce qu'il avait en tête... où m'amenait-il? Dans ma chambre? Ce serait trop beau vu ce dont il m'avait menacé peu avant.

- Qu'est-ce que tu fais? Je veux pas de ton aide... soufflai-je à mi-voix.

Je relevai doucement les yeux vers lui. Je préférai encore devoir ramper jusqu'à ma chambre plutôt que de lui être redevable.

Tu n'es pas en états de vouloir quoi que ce soit jeune homme

Je me raidis en entendant le petit rire de Aoi. Non, il n'y avait rien de risible à cette situation... et je ne voulais pas rester dans ses bras, j'étais mal à l'aise, et terrorrisé. Je n'avais pas la possibilité de savoir ce qu'il me voulait et je détestais ça. Moi qui arrivait en général à cerner les gens, lui était vraiment trop mystérieux.
Je jetai un oeil à ce qu'il y avait autour de nous, nous étions dans des escaliers.

- Tu n'es pas en état de vouloir quoi que ce soit jeune homme.

Un grognement de frustration s'échappa de mes lèvres. Il n'avait pas tort, c'était bien ça le pire. J'essuyai mes joues puis posai mes mains sur son torse et battis doucement des jambes, je n'étais peut-être pas très conscient mais je ne me laisserais pas faire sans essayer de me libérer.

- Laisse...-moi...

Pourquoi fallait-il qu'il soit si obstiné celui-là?

Tu ne devrais pas mettre tes mains ici...

Malgré mes efforts, je n'arrivais à rien. Il baissa les yeux vers moi, je me fige, je n'aime pas son regard... même neutre, il ne me rassure pas.

- Tu ne devrais pas mettre tes mains ici...

Je fronçai légèrement les sourcils, et otai mes mains alors que mes pieds foulaient à nouveau le sol. Malheureusement, ce ne fut que le temps qu'il ouvre la porte devant laquelle nous étions. C'était ma chambre... finalement si, il m'avait ramené dans ma chambre.
Il y entra et alla me déposer sur mon lit. Je me détendis en le voyant s'éloigner et je fermai les yeux. J'étais sauvé? Il allait me laisser tranquille maintenant?
Je sentis ma couverture se poser sur moi... je rouvris les yeux.

- Pourquoi restes-tu? Qu'est-ce que tu veux de moi?

Je passai ma main sur mon front en soupirant. J'avais envie de m'endormir, mais avec lui dans ma chambre je ne préférais pas, ce n'était pas prudent.

Ne t'inquiète pas... cela fait longtemps que je n'attend plus rien...