Visite à l'armurerie ~ Izumi ~

Pour une fois depuis quelques jours, le chef de l'escorte royale lui avait laisser un moment de répit. Il allait enfin pouvoir en profiter pour aller faire un tour à l'armurerie de la ville. Depuis le temps qu'il avait besoin de faire reforger la lame de son épée, ça serait la journée idéale. Et peut-être même qu'il pourrait trouver quelques petites choses utiles pour son armure, qui sait. Il verrait bien une fois sur place. De toute façon, l'armurier avait toujours de nouvelles trouvailles pour lui.

C'est ainsi qu'il se retrouva dans la cité, saluant au passage les quelques personnes qu'il croisait sur sa route. Il fallait toujours être poli, peu importe à qui on s'adresse. C'est la loi de la vie et il le savait parfaitement. Que la personne soit noble, serviteur ou bien seulement roturier, ils restaient tout de même des personnes comme tout le monde. Bien entendu il y avait le statut social, mais à quoi bon regarder seulement ça alors qu'on pouvait parfaitement se trouver un allié formidable en un simple serviteur.

Une fois devant l'armurerie, il prit une légère inspiration et franchit la porte. L'armurier le salua avant de venir accourir à son aide. Takashi lui expliqua ce qu'il voulait pour son arme avant que l'homme ne disparaisse rapidement derrière la porte du fond de la pièce. Il se mit donc à jeter quelques regards ici et là, question de voir les nouveautés de la boutique.

Après quelques minutes, l'armurier refit son apparition, lui expliquant qu'il en aurait pour une heure ou deux. Takashi acquiesça avant de sortir de la boutique pour retourner sur la place publique. Il avait donc au moins une heure à perdre dans la cité. En espérant qu'il trouve quelque chose à faire pour ne pas s'ennuyer.

Je saluai le patron de la taverne et sortis en courant de l'établissement pour aller chercher mes armes à l'armurerie. Il me fallait traverser la cité mais ce n'était pas comme si je n'avais pas l'habitude de courir. Et comme toujours, je regardai par terre quand je courrais. C'était bien plus simple, les Esprits rampants étaient très peu nombreux et ils étaient bien moins effrayant que ceux qui flottaient dans le ciel.
J'entendais vaguement les gens me dire de faire attention, je ne les bousculais pas, ma Némésis m'aidait à les éviter... de justesse, certes, mais je les évitais. Je traversai enfin le pont qui menait à la partie Est de la cité, là où se trouvait l'armurerie et tout ce qui pouvait évoquer la guerre.
J'entrai enfin dans la rue de l'armurerie, je ralentis donc l'allure et m'arrêtai net avant de percuter quelqu'un. Reprenant mon souffle, je relevai les yeux vers la personne.

- Dés...

Ma voix s'évapora quand je vis un Esprit magicien en face de moi, je reculai d'un pas et trébuchai.

Pour une fois, la cité semblait tout à fait calme. Disons que ça le changeait de la nervosité du château. Habituellement, il devait toujours rester sur ses gardes, veiller à ce que chaque personne se présentant devant la famille royale soit là pour des termes neutres. Et fallait avouer que ce n'était pas un boulot de tout repos. Voilà pourquoi quand il avait la chance de profiter d'une journée de tranquillité à la cité, c'était toujours des plus plaisant. Et de plus, il avait une heure devant lui pour le faire.

Bien entendu, après avoir fait quelques pas dans la place publique, il se décida à s'arrêter devant une boutique, question de regarder à l'intérieur ce qui s'y trouvait. Comme il devait s'y attendre, une nouvelle fois il y découvrit tout ce qui concernait les appareillements pour le combat. Il se trouvait tout de même dans la partie de la cité réservée à cette usage. La seule partie où il se sentait réellement chez lui. C'était tout de même toute sa vie, alors c'était tout à fait normal d'être à l'aise parmi tout ces instruments de malheur.

Alors qu'il allait faire demi tour vers l'armurerie, il aperçut une jeune femme traverser la place, tête baissée. Elle n'alla cependant pas très loin, s'arrêtant devant un homme avant de recule pour trébucher sur le sol. Il s'attendait à ce que l'homme devant elle l'aide à se relever, mais bien entendu, c'est pas tout le monde qui est serviable dans cette fichue cité. Il s'avança donc de quelques pas vers la scène avant de poser son regard sur l'homme quelques instants. Il tourna ensuite la tête vers la jeune femme en souriant doucement.

- Est-ce que ça va ? Vous ne vous êtes pas blessée en tombant ?

Il lui tendit la main, question d'être poli en plus de l'aider pour se relever.

L'Esprit, ou plutôt son enveloppe corporelle, me regardait comme si j'étais une déjantée et moi j'étais toujours sous le choc. Ma Némésis se calma et l'Esprit disparut, ne laissant qu'un homme pas très charitable. Des pas s'approchèrent, je tournai les yeux au moment où le jeune homme qui venait d'arriver tourna la tête vers moi.

- Est-ce que ça va ? Vous ne vous êtes pas blessée en tombant ?

Enfin quelqu'un de serviable. L'homme s'en alla, non sans m'avoir lancé un regard méprisant. J'attrapai la main du jeune homme et me relevai avant de lui adresser un sourire.

- ça va, ça va. Merci de m'avoir aidé.

J'avais plutôt l'habitude que les gens ne m'aident pas, surtout qu'ils commençaient à se rendre compte que je sursautai des fois en pleine rue en voyant... rien... enfin pour eux, il n'y avait rien. Alors ils devaient se poser des questions sur moi.

Avant même qu'il n'est le temps de demander à l'homme pourquoi il n'avait pas aider la jeune femme, celui-ci s'éloigna dans la rue, les laissant seul. Il reposa son regard sur la jeune femme qui attrapa finalement sa main pour se relever. Et pour le remercier, elle le gratifia d'un magnifique sourire. C'était un peu pour ces raisons qu'il aimait tant aider les autres. Le simple plaisir d'avoir droit à un sourire comme celui-là était un vrai moment magique pour lui.

- ça va, ça va. Merci de m'avoir aidé.

Il hocha doucement la tête en souriant à son tour. Elle n'aurait pas vraiment eu besoin de le remercier une deuxième fois avec des paroles, mais bon. Il pouvait tout de même bien accepter le tout. C'est pas à tout les jours que les gens le remercie autant pour un simple geste. La plupart du temps, les gens se contente d'hocher la tête en signe de remerciement et de quitter précipitamment les lieux.

- Ce fut un plaisir, madame.

Et ce n'était rien de le dire en plus. Il avait au moins fait sa journée avec cet incident. Il porta son regard sur l'endroit où l'homme avait disparu avant de secouer légèrement la tête.

- Il y a vraiment des gens idiots dans ce monde. Il aurait pu au moins vous aider et s'excuser convenablement.

Mais bon, faut croire que tout le monde n'était pas pas comme lui.

- Ce fut un plaisir, madame.

Mes lèvres dessinèrent une petite moue. 'Madame'? Paraissais-je si vieille qu'on me prenait pour une dame? Avant que je puisse rectifier, il ajouta.

- Il y a vraiment des gens idiots dans ce monde. Il aurait pu au moins vous aider et s'excuser convenablement.

Enfin, personnellement je préférais d'autant plus qu'il soit parti et qu'il emmène l'esprit qui le possédait loin de moi. Il m'avait assez effrayé. Je haussai simplement les épaules.

- Il faut de tout pour faire un monde, des hommes gentils... et des abrutis.

Et des Esprits gentils, et des Esprits méchants et... m'enfin là si je partais à faire une liste de tous les Esprits qu'il y avait j'en aurais certainement pour des heures.

- Malheureusement, il y a plus d'abrutis que de gentils.

Je soupirai doucement. Si ce jeune homme n'avait pas été là, j'aurais certainement pu moisir sur les dalles sans que personne ne vienne s'enquérir de mon état.

- Il faut de tout pour faire un monde, des hommes gentils... et des abrutis.

Sur ce point, elle avait parfaitement raison. Pourtant, il lui semblait que le monde serait tellement mieux avec des gens tout à fait adorables, au lieux de ces triples idiots qui causaient des ennuis partout. Mais bon, sans eux,. il n'aurait sûrement pas ce travail de combattant au château et il vivrait sûrement de rien comme tout le monde. Donc autant apprécier le fait que ceux-ci soit de ce monde aussi.

- Malheureusement, il y a plus d'abrutis que de gentils.

Takashi hocha doucement la tête en souriant. Une fois de plus, il ne pouvait pas vraiment contredire ce qu'elle affirmait. Mais au moins, il y avait quand même quelques personnes gentilles, donc ça devait sûrement aider pour le nombre d'abrutis qui existaient sur terre.

- Du moment que ces abrutis ne viennent pas trop m'embêter, ça pourra aller. Et de plus, vous pouvez toujours vous dire que vous avez eu la chance de tomber sur quelqu'un de gentil aujourd'hui.

Un léger sourire amusé s'installa sur ses lèvres avant qu'il ne pose son regard sur la boutique. L'armurier avait sûrement terminé son épée. Mais il ne pouvait tout de même pas laisser cette jeune femme complètement seule après ce qui venait de ce passer. Parce que c'est vrai que là il passerait pour un abrutit à son tour. Il posa de nouveau son regard sur la jeune femme en souriant.

- Alors, si je vous accompagnais à l'endroit où vous vous rendiez avant cet incident ?

- Du moment que ces abrutis ne viennent pas trop m'embêter, ça pourra aller. Et de plus, vous pouvez toujours vous dire que vous avez eu la chance de tomber sur quelqu'un de gentil aujourd'hui.

Je souris en même temps que lui. Au moins lui n'avait pas peur de paraitre prétentieux, et il valait mieux ça que la fausse modestie après tout. Il détourna les yeux vers l'armurerie, je fis de même. Pourvu que mes armes soient prêtes, je les avais amenés ce matin en mauvais état certes, mais bon il avait l'habitude après tout.

- Alors, si je vous accompagnais à l'endroit où vous vous rendiez avant cet incident ?

Je relevai les yeux vers le jeune homme, un peu mal-à-l'aise. Moi qui n'aimait pas que les gens remarquent que je portais des armes, là je me voyais mal faire des milliers de détours pour revenir ici. Tant pis, je ne le recroiserais certainement pas alors...

- Eh bien... e-en fait je vais juste là, à l'armurerie.

Je fis un petit sourire avant de partir vers la boutique. Sans le bégaiement ça aurait sûrement parut moins stupide mais bon, je n'étais pas vraiment à ça près.

- Eh bien... e-en fait je vais juste là, à l'armurerie.

À l'armurerie ? Une femme comme elle ? Et bien, s'il s'attendait à ça ! Habituellement, les femmes restent loin de ce genre de choses. Mais faut croire qu'il était tombé sur une femme tout à fait spéciale aujourd'hui. Il sortit de ses pensées au moment où il aperçut celle-ci se diriger vers la boutique. Autant l'accompagner, puisque lui aussi il allait à cet endroit.

- Attendez-moi.

Il s'empressa de la rejoindre avant de lui faire un petit sourire. C'était peut-être étrange tout ça, mais il n'allait pas commencer à ce mettre à ce genre de petits détails. Il n'avait pas l'habitude de juger les gens et il n'allait sûrement pas commencer aujourd'hui.

- J'y vais aussi, donc autant y aller ensemble.

De toute façon, ça passerait sûrement le temps de rester avec cette jeune femme. Tant qu'à perdre son temps complètement seul, autant le passer en agréable compagnie. Et de plus, il pourrait peut-être en profiter pour en apprendre davantage sur cette femme étrange.

- Attendez-moi.

Je me retournai vers lui en souriant, un peu surprise qu'il m'interpelle à nouveau. Il s'approcha de moi puis me sourit.

- J'y vais aussi, donc autant y aller ensemble.

Mon sourire s'agrandit et je hochai doucement la tête.

- Oui d'accord.

Au moins j'étais certaine de ne pas tomber à nouveau sur des abrutis tant que ce jeune homme était avec moi. Ah tiens, voilà que je trouvais enfin un avantage à ne pas être toute seule.

- Au fait... je m'appelle Izumi.

Après tout autant que je me présente, ce n'était pas un mal. Même si ce serait certainement la seule fois où je le verrais, ce n'était pas grave. Au moins je faisais la conversation.

- Oui d'accord.

Au moins elle était d'accord. Et de plus, elle lui adressait même un magnifique sourire une fois de plus. Finalement cette journée était vraiment des plus intéressante qu'il est eu à vivre dans cette cité.

- Au fait... je m'appelle Izumi.

Il posa son regard sur celle-ci avant de laisser paraître un petit sourire. C'était toujours bien de connaître le nom des jeunes femmes qu'il rencontrait. Ça lui faisait quelque chose à raconter à son frère sans que celui-ci puisse contredire le tout.

- Enchanté de vous connaître Izumi.

Il inclina doucement la tête avant de se redresser sans cesser de sourire. Toujours être poli avec les jeunes femmes. Telle était sa devise et ça le resterait encore aussi longtemps où il en croiserait des aussi jolies que celle devant lui en ce moment.

- Moi je m'appelle Takashi.

- Enchanté de vous connaître Izumi.

Gentil, beau garçon, poli ET galant... ma foi ma journée était à marquer d'une pierre blanche. Ola... je venais vraiment de penser 'beau garçon'?

- Moi je m'appelle Takashi.

Je m'inclinai légèrement avant de lui sourire à nouveau.

- Enchantée. C'est un joli prénom.

Je reportai à nouveau mon attention devant moi. Il valait mieux que j'évite de me mettre à divaguer... et je sentais que si je continuais à le regarder ça n'allait pas tarder. Je ne voulais pas que ma Némésis se réveille, je ne voulais pas savoir si ce jeune homme avait ou non été infiltré par un Esprit ou s'il avait quelconque magie en lui.
Je poussai la porte de la boutique et soupirai en voyant que l'armurier n'étais pas derrière son comptoir. Quel était l'abruti qui avait fait réparer quelque chose avant qu'il me rende mes armes?

- Enchantée. C'est un joli prénom.

Un joli prénom ? Pourtant ça restait assez ordinaire. Mais bon, il n'allait pas commencer à contredire les paroles de le jeune Izumi pour si peu.

- Merci.

Ils arrivèrent finalement devant la boutique et celle-ci ouvrit la porte. Bien entendu, l'armurier ne se trouvait pas dans la boutique. Il devait sûrement être encore derrière pour réparer son épée. Mais le bruit de la porte attira sans contredit celui-ci qui s'empressa de faire son apparition. Il jeta un regard à Izumi avant de se tourner vers lui pour lui sourire.

- Votre épée est presque terminée. Encore quelques instants et ça sera prêt.

Takashi hocha doucement la tête en souriant. De toute façon, il s'y attendait. S'il était venu ici c'était pour accompagner Izumi. L'armurier se tourna finalement vers celle-ci, réalisant sûrement qu'elle était aussi présente dans la boutique. Tous pareil les hommes ! Comme si cette jeune femme n'avait pas pu être plus importante que lui. Fallait vraiment être idiot pour penser ainsi. Habituellement, il faut servir les jeunes dames d'abord et non le contraire. Mais faut croire que ce n'est pas tout le monde qui pense ainsi.

- Je peux vous aider mademoiselle ?

L'homme émergea finalement de son atelier et ne m'adressa qu'un bref regard avant de se tourner vers Takashi en souriant. Lui c'était pas la galanterie qui l'étouffait...

- Votre épée est presque terminée. Encore quelques instants et ça sera prêt.

Alors "l'abruti qui avait fait réparer quelque chose avant qu'il me rende mes armes" c'était lui? Oups... humph comme quoi même les gentils pouvaient être des abrutis par moment. Je soupirai et l'armurier se tourna enfin vers moi.

- Je peux vous aider mademoiselle ?

Eh beh un peu oui! Nan mais j'hallucine, il se rappelait même pas de moi ou quoi? C'était pourtant pas la première fois que je venais ici.

- Je viens chercher les armes que je vous ai amené à réparer ce matin, répliquai-je un peu sèchement.
- Ah... Oui... elles sont presque terminées. Je finis l'épée de ce monsieur et je m'occupe de vos bagues.

Avant que je puisse dire quoique ce soit il repartit vers l'atelier. Des "bagues"!? Il ne s'agissait pas de "bagues" mais de griffes! D'excellente qualité en plus! Je rageai et m'appuyai contre le comptoir en croisant les bras sur ma poitrine. J'avais apporté mes armes ce matin, et il m'avait à ce moment-là assuré que j'étais sa première cliente de la journée, mais Takashi passait avant moi, c'était injuste.

- Je viens chercher les armes que je vous ai amené à réparer ce matin.
- Ah... Oui... elles sont presque terminées. Je finis l'épée de ce monsieur et je m'occupe de vos bagues.

Mais pourquoi pensait-il à réparer son arme avant celle de la jeune femme ? Elle attendait depuis bien plus longtemps que lui. Il serait donc normal qu'il termine d'abord de s'occuper de celle-ci au lieu de commencer un autre travail. Mais bien entendu, l'armurier retourna à son travail, sans même qu'il est le temps de lui rappeler qu'il n'était pas si pressé. Il posa son regard sur le jeune femme en souriant faiblement.

- Je suis vraiment navré. Je ne savais pas qu'il travaillait déjà sur quelque chose. Si j'avais su, je lui aurais prier de terminer tout ça avant de s'attaquer à mon épée.

Maintenant, c'était lui qui passait pour un gros abruti. Il pensait être gentil en l'accompagnant ici, mais malheureusement sans même le savoir, il venait de gâcher tout ça. Mais bon, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Ce n'était tout de même pas de sa faute si l'armurier avait décidé de faire une priorité à son arme avant celle de Izumi.

- Si vous voulez, je peux aller lui demander de terminer vos armes avant la mienne. De toute façon, j'ai toute la journée devant moi pour attendre. C'est pas quelques heures de plus qui changeront quelque chose.

- Je suis vraiment navré. Je ne savais pas qu'il travaillait déjà sur quelque chose. Si j'avais su, je lui aurais prier de terminer tout ça avant de s'attaquer à mon épée.

Je tournai les yeux vers Takashi et ma colère fondit légèrement quand je vis son timide sourire. Ce n'était tout de même pas de sa faute si ce forgeron de malheur préférait s'occuper des hommes en priorité, comme si ils avaient plus besoin d'une arme que les femmes... hum oui, car rares étaient les femmes qui possédaient des armes, mais moi j'en avais autant besoin que le plus puissant des guerrier.

- Si vous voulez, je peux aller lui demander de terminer vos armes avant la mienne. De toute façon, j'ai toute la journée devant moi pour attendre. C'est pas quelques heures de plus qui changeront quelque chose.

Je soupirai et secouai la tête. Non, ce n'était pas la peine, après il irait clamer que j'avais encore eu une de mes crises d'hystérie. Je n'étais jamais hystérique, simplement je m'énervais moi, contrairement aux autres femmes.

- Non, ce n'est pas la peine. Ce n'est pas de votre faute si cet homme n'a aucune conscience professionnelle! répondis-je en disant les derniers assez fort pour être entendue de l'intéressé.

Il saurait ce que je pensais de lui comme ça, même si il s'en doutait sûrement de toute façon.

- De toute façon, je n'en ai besoin que pour ce soir... c'est juste que je ne supporte pas que les gens soient injustes comme ça...

Je souris doucement. Il fallait que je me calme tout de même.

- Non, ce n'est pas la peine. Ce n'est pas de votre faute si cet homme n'a aucune conscience professionnelle!

Un léger sourire amusé s'installa sur ses lèvres. Si le concerné en question n'avait pas entendu cette dernière phrase, il devait sûrement être sourd. Quoi qu'elle n'avait pas du tout tord et que l'armurier méritait sûrement ce genre de paroles. C'était tout de même idiot de sa part de le laisser passer devant cette jeune femme. Elle était tout de même quelqu'un elle aussi. Bon d'accord le statut social place les femmes derrière les hommes, mais c'était totalement idiot d'avoir créer une telle chose. Du moins, c'était son opinion. Il savait parfaitement bien qu'il ne pourrait rien y changer, mais il pouvait tout de même affirmer lui même ce qu'il pensait.

- De toute façon, je n'en ai besoin que pour ce soir... c'est juste que je ne supporte pas que les gens soient injustes comme ça...

Il hocha doucement la tête en souriant.

- Je suis d'accord. Ce n'est pas parce que je suis un homme que je dois forcément être supérieur. Je suis certain que vous voulez beaucoup mieux que cent hommes réunis.

Il fit un petit sourire en coin avant de détourner la tête. C'était peut-être exagérer comme supposition, mais ça équivalait quand même à se qu'il pensait. Peut-être pas forcément en force, mais elle avait sûrement l'intelligence de plusieurs d'entre eux à elle seule.

- Je suis d'accord. Ce n'est pas parce que je suis un homme que je dois forcément être supérieur. Je suis certain que vous voulez beaucoup mieux que cent hommes réunis.

Mon sourire s'épanouit doucement. Qu'un homme soit d'accord avec une femme était quelque chose qui arrivait peu... mais sur ce genre de propos, c'était encore plus rare. Et le compliment en prime n'était pas pour me déplaire.

- Eh bien... vous êtes le premier que j'entends dire une telle chose... mais je vous en remercie.

De plus il avait le mérite de m'avoir calmée rapidement. Il était surprenant en fait, les hommes que j'avais rencontré jusque là étaient tout aussi vieux jeu que les anciens. Et beaucoup me faisaient de réflexions sur le fait que je portais un pantalon.

- Espérons qu'un jour, d'autres hommes aient votre ouverture d'esprit.

Ce ne serait sûrement pas demain la veille, mais il fallait savoir rêver après tout.

- Eh bien... vous êtes le premier que j'entends dire une telle chose... mais je vous en remercie.

Le premier ? Est-ce que les hommes étaient tous des idiots ? Ça se voyait bien à première vue que Izumi valait beaucoup mieux qu'elle ne le laissait paraître. Elle était une femme tout à fait hors de l'ordinaire. Mais quoi qu'il en soit, il se trouvait plutôt fier de lui d'être le premier à lui mentionner tout ça. De cette façon, il avait déjà l'air moins abruti.

- Espérons qu'un jour, d'autres hommes aient votre ouverture d'esprit.

Ce jour risque d'être encore loin. Parce qu'à première vue, les hommes n'étaient pas près du tout à accepter les même faits que lui. Son frère en était bien la preuve première. Il avait bien tenter de lui expliquer les choses, mais Yuuki refusait de les voir ainsi. De toute façon, les hommes finiraient bien par se rendre compte à quel point les femmes étaient toutes aussi géniales qu'eux.

- Je l'espère aussi en fait. Même si je sais que ça prendra encore beaucoup de temps. Mais pour l'instant, on peut au moins compter sur quelques personnes qui sont comme moi.

Un léger sourire amusé se posa sur ses lèvres et son regard se porta sur Izumi. Faut dire qu'en plus d'être tout à fait hors de l'ordinaire, elle était vraiment très jolie. À croire qu'elle avait réellement tout eu pour elle.

- Je l'espère aussi en fait. Même si je sais que ça prendra encore beaucoup de temps. Mais pour l'instant, on peut au moins compter sur quelques personnes qui sont comme moi.

Je hochai doucement la tête, il n'avait pas tort. Mais temps qu'il y aurait des hommes comme lui, l'attente serait moins difficile.

- C'est déjà pas si mal... mais bon, je ne m'en suis jamais remis à un homme, je préfère me débrouiller seule.

Je reportai mon attention sur l'extérieur. Mon père avait été le seul homme duquel je m'étais inquiétée si je ne faisais pas telle ou telle chose de la bonne façon. Depuis sa mort, aucun homme n'avait réussi à réussi à gagner ne serait-ce qu'un dixième de l'influence qu'il avait sur moi et de la confiance que j'avais en lui. C'était sûrement normal après tout, c'était mon père... quoique je connaissais beaucoup de fille qui n'avait pas cette complicité que j'avais avec mon père.

- C'est déjà pas si mal... mais bon, je ne m'en suis jamais remis à un homme, je préfère me débrouiller seule.

Ça expliquait beaucoup de chose alors. Et il savait parfaitement qu'il aurait dû s'attendre à une telle chose. Les femmes qui étaient surprotégé par les hommes n'arrivaient même pas à la cheville d'Izumi. Elles étaient plutôt du genre à rester dans leur coin sans vraiment songé à s'affirmer alors qu'Izumi était tout à fait le contraire de celles-ci. C'est sûrement cela qui faisait d'elle une femme aussi spéciale.

- Je comprend alors pourquoi vous êtes aussi spéciale.

Il fit un petit sourire en coin avant de poser son regard devant lui. En réfléchissant bien, peut-être qu'elle ne verrait pas ses paroles dans le même sens que lui. Faudrait peut-être qu'il songe à s'expliquer clairement.

- Ce que je veux dire, c'est que vous sortez du lot. Habituellement, les femmes qu'on rencontre sont souvent chétives et on peur d'un rien. Alors que vous êtes beaucoup mieux qu'elles. Vous débrouillez complètement seule vous a apporter beaucoup de bonnes choses.

Du moins, c'est ce que sa personnalité laissait paraître. Et c'était son point de vue à lui. Peut-être que de son côté elle ne considérait pas les choses de la même façon et qu'elle aurait préféré ressembler à toutes ces femmes ingrates.

- Je comprend alors pourquoi vous êtes aussi spéciale.

Je tournai la tête vers lui en haussant les sourcils. 'Spéciale'? Qu'entendait-il par là? C'était un qualificatif qu'on m'adressait rarement. J'étais 'folle', 'marginale', 'fêlée' ou ce genre de chose en général.

- Ce que je veux dire, c'est que vous sortez du lot. Habituellement, les femmes qu'on rencontre sont souvent chétives et ont peur d'un rien. Alors que vous êtes beaucoup mieux qu'elles. Vous débrouillez complètement seule vous a apporté beaucoup de bonnes choses.

Je sentis mes joues rougirent légèrement, chose extrêmement rare... d'autant plus rare qu'on me parlait rarement de cette façon, pour ne pas dire jamais.

- Je... j'agis seulement comme mes parents me l'ont appris. Quand on nous éduque de la bonne façon, il est difficile de ne pas suivre cette voie là. Ma mère était indépendante, je suis comme elle je suppose.

Je détournai les yeux à nouveau, essayant de contrôler ma Némésis pour qu'elle ne se réveille pas. C'était dans ce genre de situation qu'elle apparaissait, quand j'évoquais des souvenirs qui me blessaient. Elle me protégeait, mais là je n'en avais pas besoin.

- Je... j'agis seulement comme mes parents me l'ont appris. Quand on nous éduque de la bonne façon, il est difficile de ne pas suivre cette voie là. Ma mère était indépendante, je suis comme elle je suppose.

Un sourire se posa sur ses lèvres et il tourna la tête vers elle. Voilà une chose de plus qui expliquait son comportement. Ça aidait d'avoir des parents qui étaient hors de l'ordinaire aussi. Et si comme elle le prétendait, sa mère était indépendante, ça explique pourquoi elle est portée à se débrouiller seule. Ça forge quelqu'un de vivre ainsi. C'était ainsi qu'on lui avait apprit à vivre au château durant son apprentissage, donc il comprenait parfaitement quel genre de personne Izumi pouvait être en ce moment. Quoi qu'il y avait peut-être quelques petites choses qui lui échappait encore, mais il finirait bien par découvrir quelle genre de femme elle était.

- Votre mère devait être une femme d'exception alors. être indépendante pour une femme est très risquer de nos jours. Il aurait suffit que quelqu'un se rende compte de son comportement pour qu'elle se retrouve derrière les barreaux. Et j'imagine même pas la suite de cette histoire.

Il laissa un petit sourire en coin s'installer sur ses lèvres.

- Du moment que vous faites très attention de votre côté, je crois pas que ça posera un problème. Et je suis persuader de toute façon que vous saurez parfaitement vous défendre si jamais une telle occasion venait à se présenter. IL ne faut jamais avoir confiance en ceux qui nous entoure.

Un sourire triste se mit à flotter sur mes lèvres. 'Ne jamais avoir confiance en ceux qui nous entoure', il avait totalement raison. La preuve, les personnes que j'avais côtoyé toute mon enfance avaient assassinés mes parents - même si ce n'était pas réellement eux - et ils m'avaient ensuite accusée de leur crime, ils avaient pensé que j'aurais pu tuer mes propres parents.

- Si quelqu'un essayait de m'arrêter à cause de ma façon de vivre, il faudrait d'abord qu'il m'attrape et ça ce n'était pas près d'arriver... Mais pour le moment les gens d'ici, même si ce sont des abrutis, ne semblent pas si méchants que ça...

Je haussai les épaules en soupirant doucement.

- Personne n'arrivera à me faire changer. Mes principes sont bien trop ancrés dans ma tête de mule pour qu'on puisse les en déloger.

Je ris doucement, préférant ne pas m'éterniser sur des choses sombres qui n'arriveraient probablement jamais.

- Si quelqu'un essayait de m'arrêter à cause de ma façon de vivre, il faudrait d'abord qu'il m'attrape et ça ce n'était pas près d'arriver... Mais pour le moment les gens d'ici, même si ce sont des abrutis, ne semblent pas si méchants que ça...

Ça c'était sans contredire exact. Sauf qu'il y avait bien entendu quelques exceptions. Mais du moment qu'on pouvait les éviter, tout allait bien. Du moins, c'est ce qui se passait au château. Ce n'était peut-être pas ainsi partout dans la cité, mais l'important pour lui restait son travail, donc il se fichait un peu de ce qui pouvait se passer à l'extérieur des mûrs.

- Personne n'arrivera à me faire changer. Mes principes sont bien trop ancrés dans ma tête de mule pour qu'on puisse les en déloger.

Un grand sourire s'installa sur ses lèvres. Au moins si elle gardait cette fierté bien encrer en elle, elle ne risquerait sûrement rien. Et c'était beaucoup mieux ainsi tant qu'à lui. Ça aurait été dommage de la voir apparaître au château juste parce qu'elle est différente des autres femmes.

- Alors je n'ai pas de craintes à avoir lorsque je vous quitterez. Je sais que vous vous en sortirez parfaitement.

Il se retourna vers le comptoir sans cesser de sourire. Il n'était pas mal tombé finalement en venant ici aujourd'hui. Il avait fait une rencontre tout à fait exceptionnelle.

Visite à l'armurerie ~ Izumi ~

Visite à l'armurerie ~ Izumi ~

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